Du même bois, Marion Fayolle

Du même bois est le premier roman d’une jeune dessinatrice : elle croque  rapidement la vie d’une famille, sans doute la sienne. Les personnages n’ont pas de nom, elle les appelle « pépé, mémé, la gamine, l’orphelin, l’oncle »… Mais ils sont bien caractérisés. Les générations se suivent, ne font pas la même chose mais se ressemblent néanmoins. Quand « la gamine » devient mère, elle ressemble à sa mère qui se met à ressembler à sa « mémé ».

Il y a un véritable amour de la campagne, avec l’évocation de « la vraie vie » de la ferme avec les bestiaux à côté de la chambre des parents. Quand une vache va vêler, il suffit au père en l’entendant mugir de pousser la porte qui communique avec l’étable.

Le style de Marion Fayolle est alerte, le roman est parfois amusant. Pas de nostalgie de « c’était mieux avant », mais il s’agit plutôt d’un constat : « comme les choses changent! » Le roman est au présent de l’indicatif, comme si tout se passait sous nos yeux.

Mais sa « mémé » lui parait bien plus belle dans sa tenue de fermière que ses amies pomponnées. L’amour de la famille transparait à toutes les pages avec l’amour du vrai. J’ai aimé ce premier roman et voici un aperçu de sa plume poétique:

« Les enfants, les bébés, ils les appellent les petitous. Et c’est vrai qu’ils sont des petits tout. Qu’ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu’ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout. C’est pas toujours facile d’être un petit tout, d’avoir en soi autant d’histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. »

 

Du même bois, Marion Fayolle, Gallimard, 2024, 113 pages

https://www.youtube.com/watch?v=wwqdW6dBpjI

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