La longue vue, Elizabeth Jane Howard

Le récit est ici parfaitement inversé: on commence par la fin et le narrateur remonte dans le temps. Le titre est bien trouvé et le point de vue adopté est pour le moins original. Nous faisons connaissance de l’héroïne Antonia en 1950 et le roman se clôt en 1926.

 

La narration commence donc en septembre 1950 : les Fleming reçoivent dans leur belle maison de Londres pour célébrer les fiançailles de leur fils et de June Stoker qui connait déjà des angoisses par rapport au mariage. Antonia réalise l’échec de son propre mariage et pressent les déboires sentimentaux de ses enfants. Elle se livre à une rétrospection accablante des deux dernières décennies.

En 1942, Mrs Fleming retrouve son mari pendant une permission. La communication entre eux est difficile et les mensonges s’accumulent.

Saint Tropez, 1937 : Conrad, le mari, part retrouver sa maitresse (jeune et charmante!) à Londres et laisse sa famille. De son côté, Antonia a une aventure. Le couple semble perdu.

A Paris, en 1927, Antonia, dès leur lune de miel, commence à deviner l’emprise étouffante et sarcastique de son mari sur elle. Il se confirme être un sale type, du genre à dire : « J’ai été extraordinairement amoureux de toi autrefois. »

Dans la préface de ce roman étonnant, qui n’est que le deuxième d’Elizabeth Jane Howard, Hilary Mantel parle de « construction irréprochable, observation implacable, technique persuasive et intransigeante. » L’analyse psychologique, comme chez Jane Austen est fine. Les éditions de la Table Ronde ne s’y sont pas trompés, et ont repris la publication du livre après le succès fracassant de La saga des Cazalet. Amateurs de littérature anglaisen’hésitez pas!

La longue vue, Elizabeth Jane Howard, 1956, quai Voltaire, traduit de l’anglais par Leïla Colombier. Première publication chez Gallimard en 1958.

 

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