Aysuun, Ian Manook

1930 : les Soviétiques lancent une  » campagne de pacification « (!) dans les territoires mongol et touva pour y éradiquer la culture nomade…

L’héroïne Aysuun raconte – elle a vécu 1000 vies! – : elle a 106 ans et narre à un personnage qu’elle appelle « petit frère » un épisode sanglant de sa vie et les conséquences qu’il aura.

Sa mère Tsuyann et elle-même sont laissées pour mortes après le massacre de tous ceux qui habitaient leur campement et le viol sauvage (mais peut-il en être autrement?) qu’elles ont subi.

Vingt-cinq ans après, Aysuun croise la route de son bourreau qui était alors major de l’armée soviétique, Kariakine. Avec l’aide de son amant, toutes les ressources de la magie chamane et sa  connaissance parfaite du terrain, elle va tendre un piège à celui qui est devenu colonel, Kariakine, homme cruel, violent, qui n’aime finalement que lui et son magnifique cheval, Akhal- Teku. La vengeance de la jeune femme est étonnante de subtilité et de calcul, sur fond de steppe, de totem et d’animaux (loup, ours, aigle et même des pies) qui jouent également leur partition, souvent comme messagers.

Nous vibrons au rythme haletant des cavalcades, des embuscades qui se succèdent et on ne peut lâcher ce roman qui s’appuie sur des faits réels, dénonçant encore et toujours les aberrations communistes, les morts inutiles et innombrables, mettant en avant la nécessité et le besoin vital de liberté de ces peuples oppressés par les Soviétiques – et malheureusement ce n’est pas fini!

Ian Manook que j’avais découvert avec L ‘oiseau bleu d’Erzeroum n’a pas fini de me surprendre.. Je commence Ravage dont l’intrigue se situe dans le Grand Nord canadien l’hiver 1931; j’espère ne pas être déçue!

Aysuun, Ian Manook, Albin Michel, 2023, 327 pages