Fleur de roche, Ilaria Tuti,

Agata Primus, narratrice de ce roman, vit dans un petit village de montagne, sur les cimes de la Carnie, dans le Frioul italien. Nous sommes en 1915 et la bataille fait rage en haut des montagnes, entre Autrichiens et Italiens.

Le curé du village, Don Nereo, interpelle les femmes, jeunes et moins jeunes, habituées à marcher sur les sentiers escarpés avec des chaussures « faites maison », les scarpetz, pour apporter victuailles et munitions aux soldats perchés sur les faites. Hotte sur le dos pouvant parfois peser jusqu’à quarante kilos,  véritablement bêtes de somme, ces femmes courageuses vont braver les tirs et grimper jusqu’au sommet où ont lieu les combats, et s’imposer comme recrues et véritables soldats. Brancardières, bâtisseuses de cimetière, creusant les tombes pour enterrer honorablement ces hommes tombés au combat, elles vont jouer un rôle crucial dans la suite des évènements. S’il s’agit d’un roman, les faits, eux, sont authentiques.

Agata est la porte-parole et la meneuse de ce groupe. Fille d’institutrice, consciente du pouvoir des mots, c’est elle qui présentera les femmes au capitaine Colman, qui défendra leur honneur et obtiendra son respect. Héroïques, ces femmes entreprendront de multiples fois ce trajet. Des idylles se noueront, des morts tragiques les délieront car la victoire se paye toujours très cher.

Ce roman nous propose un beau dénouement. Il est également un hommage à ces admirables figures de femmes méconnues et qui méritent bien notre reconnaissance. Ce livre plein de force et d’émotions y contribue.

Fleur de roche, Ilaria Tuti, la cosmopolite Stock, 2023 pour la traduction française par Johan-Frédérik Hel Guedj, 370 pages

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