Avec les fées, Sylvain Tesson

J’ai commencé ce blog avec Berezina, et mon intérêt pour cet écrivain n’a pas faibli!

Il s’agit de la quête du merveilleux dans nos vies, et pour Sylvain Tesson, cela commence par savoir voir : regarder dans les interstices laissés par toutes nos nouveautés techniques ce qui est beau et ce qui nous parle.

Pour lui, la quête commence par l’évasion, ici dans le domaine celtique. L’ enjeu était de partir du cap Finisterre des Asturies  et de gagner le nord de l’Ecosse, jusqu’aux îles Shetlands,  en partie à pied et en partie en bateau.  » Les promontoires de Galice, Bretagne, Cornouailles, du pays de Galles de l’île de Man, de l’Irlande et de l’Ecosse dessinaient un arc. Par voie de mer, à bord d’un voilier, j’allais relier les miettes de ce déchiquetage. Sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux. Puisque la nuit était tombée de ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d’y voir. Je partais. Avec les fées. » (pages 12-13)

Les cartes, relevées de sa main, illustrent ses propos et permettent de suivre ses aventures maritimes et ses pérégrinations. Car ses compagnons le jettent (au sens propre) sur une crique, un bout de jetée, le laissant poursuivre sa route en solitaire, à pied ou à vélo, le récupérant souvent de manière aussi sportive un peu plus loin.

Il nous livre ses annotations mi- philosophiques, mi- poétiques, sur ce qu’il voit, sur ce qu’il vit, avec l’à propos et la culture qu’on lui connait. Bien sûr, ce livre fait penser au précédent Sur les chemins noirs. Pour cette fois, l’écrivain voyageur a changé d’univers.

Mais la question reste posée : les fées existent-elles? N’oublions pas que le merveilleux surgit du réel!

Avec les fées, Sylvain Tesson, Equateurs Littérature, 2024, 214 pages